Obligations de la prière
L’obligation durant la prière, si on la délaisse volontairement la prière
n’est pas valide, et lorsque on la délaisse involontairement, ceci est compensé
par la prosternation de la distraction.
1- Takbir al intiqal :
C’est le fait de dire « Allahu Akbar » pendant les mouvements durant la
prière, et « Sami'a Llahu Liman Hamida », « Rabbana wa laka-l-hamd »
"Sami'a Llahu Liman Hamidah" : Allah entend ceux qui le loue ;
ici le verbe entendre (sami'ou) signifie l'exaucement (el istijaba'). C'est à
dire qu'Allah exauce ceux qui le loue en leur donnant la récompense [de la
prière] qui est au minimum de 10 et au maximum de 700. La preuve dans le Coran
qu'entendre (sami'ou) signifie l'exaucement (el istijaba') est le verset : «
Car Tu es Celui qui entend bien la prière ». Et dans la sunnah, la preuve est
la parole du prophète (صلى
الله عليه و سلم) qui dit : "Recherchez la
protection contre 4 choses [...] contre une invocation qui n'est pas
entendu."
"Rabbana wa laka-l-hamd " : Il y a 4 façons de le dire :
- Rabbanâ
lakal-hamd
- Rabbanâ wa
lakal-hamd
- Allahumma
rabbanâ lakal-hamd
- Allahuma
rabbanâ wa lakal-hamd
La preuve de
cette obligation est le hadith d'abou Hureyra (رضي
الله عنه) qui rapporte que le prophète (صلى الله عليه و سلم), lorsqu’il se
levait pour prier disait : « Allahu Akbar », lorsqu'il était debout. Puis il disait : « Allahu Akbar »,
lorsqu’il s’incliner. Ensuite il disait : « Sami'a Llahu Liman Hamidah »,
lorsqu’il relevait son dos de l'inclinaison. Puis il disait alors que son dos
était debout : « Rabbana wa laka-l-hamd ». Puis il disait : « Allahu Akbar »,
lorsqu’il descendait [pour se prosterner]. Puis il disait : « Allahu Akbar »,
lorsqu’il relevait sa tête de la prosternation. Puis il disait : « Allahu Akbar
», lorsqu’il se prosternait. Puis il disait : « Allahu Akbar », lorsqu’il se relevait [de sa deuxième
prosternation]. Puis il faisait ainsi pendant sa prière jusqu’à la terminer et
il disait « Allahu Akbar », lorsqu’il se levait après le 1er tachahoud.
Et il (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Priez comme vous m’avez vu priez
»
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
Les savants disent que le takbir doit se dire durant le mouvement
(exemple : entre le moment ou on est debout et où l'on s'incline).
Cheikh Al Albani il dit : « Il est autorisé de le dire avant le mouvement
mais le meilleur est de le dire durant le mouvement, et il faut le commencer
pendant le pilier et le finir avant la fin de ce pilier. »
Et beaucoup d'imams font une erreur : ils disent « Allahu Akbar » au
moment où ils sont déjà en inclinaison par exemple, car ils disent s’ils le
disent avant les prieurs vont le précéder. Or les savants sont catégoriques sur
cette erreur, car ils contredisent la Sunna. Certains savants sont même allés
jusqu’à dire que celui qui fait cela sa prière n’est pas valide, mais la
plupart disent qu’elle est valide, tel est l’avis de Cheikh Al ‘Utheymine.
Concernant le fait de se relever après la 2ème prosternation, il est
connu qu'il faut faire une légère pause (assis) avant de se relever (debout).
Donc a quel moment faut-il dire le takbir ? Cheikh Al Albani a dit : « Il faut dire
le Takbir au moment où on se relève de la 2ème prosternation, puis on observe
une pause et on se relève. »
L'autre preuve est le le hadith de l'homme qui avait mal accompli sa
prière. Le Prophète (صلى
الله عليه و سلم) lui a dit : "La
prière d’une personne ne peut être complète que si elle a fait ses ablutions et
qu’elle les ai faites correctement, puis qu’elle dise "Allahou akbar"
(le 1er Takbir) et remercie Allah et Le loue, et qu’elle fasse ses éloges, et
qu’elle lise ce qu’elle veut du Qur’an, puis qu’elle dise « Allahu Akbar »,
puis qu’elle s’incline jusqu’à que ses os soient apaisé, puis dit « Sami3a
Llahu liman hamida » jusqu’à être debout, puis dit : « Allahu Akbar », puis
qu’elle se prosterne jusqu’à que ses os reprennent leur place, puis qu’elle
dise « Allahu Akbar » puis qu’elle relève sa tête jusqu’à s’asseoir , puis
qu’elle dise « Allahu Akbar » puis qu’elle se prosterne jusqu’à ce que ses os
reprennent leur place, puis qu’elle relève sa tête en disant « Allahu Akbar » et
s’il fait cela sa prière est alors complète. »"
(Sahih rapporté par Abou Dawoud.)
Quand est-ce que la personne dit « Sami3a Llahu Liman Hamidah » ? Quand
elle prit seul, ou derrière l’imam ou quand elle dirige la prière ? Ou bien les
trois ?
Le prophète (صلى
الله عليه و سلم) a dit : « Quand l’imam dit « Sami3a
Llahu Liman Hamidah » dites « Rabbanâ wa laka-l-hamd »
Beaucoup de savants disent que lorsque tu pries derrière l’imam et quand
il dit « Sami3a Llahu Liman Hamidah » ne le dit pas mais dit « Rabbanâ wa
laka-l-hamd».
L’imam Ash shafi3 et, à notre époque, Cheikh Al Albani disent que l’on
doit aussi le dire, ils disent que le prophète (صلى
الله عليه و سلم) disait les deux, qu’il ne l’a pas
interdit. Il n’est pas mentionné que l’imam doit dire uniquement « Sami3a Llahu
Liman Hamidah » alors qu’il dit aussi « Rabbanâ wa laka-l-hamd»
2- At tachâhûdu-l- Awwâl (le 1er tachahoud) :
La preuve que le 1er tachahoud n'est pas un pilier est le hadith où le
Prophète (صلى الله عليه و سلم) a oublié celui-ci. Il s'est relevé, les compagnons l'ont averti, mais il
n'est pas redescendu et a terminé sa prière. Puis il a fait les 2
prosternations de la distraction avant le taslim.
Les savants ont déduit 2 choses de ce hadith :
1- Lorsque l'imam oublie le 1er tachahoud et que les gens le reprennent,
il doit poursuivre sa prière.
2- Le 1er tachahoud n'est pas un pilier, puisqu'un pilier n'est pas
compensé par les prosternations de la distraction.
La preuve que le 1er tachahoud est bien une obligation est le hadith
d'Ibn Mas'oud (رضي الله عنه), le prophète (صلى
الله عليه و سلم) a dit : « Lorsque vous vous asseyez toutes les deux unités de prières
(rak3atayni) dites : « Attahiyâtu Lillahi wa ssalawâtu wa ttayyibât, as salamu
3aleyka ayyuha nnabiyu wa rahmatuLlâhi wa barakatuhu, as salamu 3aleyka wa 3ala
3ibaduLlahi sâlihin, ach-hadu an la ilâha illa Llah wahdahu lâ sharika Lahu, wa
ach-hadu anna Muhammadan 3abduhu wa rasuluh », puis que l’un d’entre vous
choisisse l’invocation qui lui plait le plus et qu’il invoque par celle-ci son
Seigneur 3azawajall ».
(Rapporté par An nassa’i)
On déduit aussi de ce hadith qu'il est autorisé de dire des invocations
même dans le 1er tachahud (et pas seulement le 2ème tachahoud).
3- As Sutra :
C’est l’obstacle que met le prieur devant lui et il se dirige vers elle.
L’obligation de la sutra se fait avant la prière. Il est obligatoire pour celui
qui se lève pour prier de positionner devant lui une sutra. Cette sutra permet
d'empécher les gens ou les choses de passer devant lui et de ne pas préoccuper
le prieur par ce qui se passe derrière cette obstacle.
Saïd Ibn Abi Athma (رضي
الله عنه) a dit que le prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Lorsque l'un d’entre vous prie
qu’il prie vers une sutra, et qu’il s’en approche afin que le diable ne coupe
pas sa prière. »
(Rapporté par Hâkim et An Nassa’i)
« afin que le diable ne coupe pas sa prière »,
il y a plusieurs explications à ce sujet :
1- pour ne pas que le diable vienne en apparence de djinn ou humain.
2- afin que le diable ne passe pas devant toi ou ne soit pas la cause que
quelqu’un passe devant toi et coupe ta prière.
3- il parle du chien noir car dans un hadith il est dit que le chien noir
c’est Chaytan.
4- pour qu’il ne coupe pas ta prière en te distrayant durant celle-ci.
Selon Ibn ‘Umar (رضي
الله عنه), il dit que le prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Ne pries que devant une sutra et ne
laisse personne passer devant toi et s’il s’obstine alors combats-le, car il y
a avec lui le diable. ».
« combats-le
» : Les savants ont dit que cela veut dire « pousse le violemment aussi
fort que possible »
S’il essaye de passer une fois repousse-le gentiment, car peut-être qu’il
ne t’a pas vu, ensuite si la personne persiste, alors pousse-la aussi fort que
possible.
Il y a cependant une divergence des savants concernant l'obligation de la
soutra. Certains disent qu'elle est obligatoire et d'autres seulement une
sounnah, mais l'avis le plus sûre est qu'elle est obligatoire d'après la parole
du Prophète (صلى الله عليه و سلم) : « Ne pries que devant une sutra... ».
Qu’est-ce qui fait guise d’obstacle ?
L’obstacle peut-être un mur, un pilier, un bout de bois planté dans le
sol, une monture…
La hauteur minimale que doit avoir l'obstacle est la hauteur de "mou-akhiratou
errahli", c'est une planche qui est présente à l'arrière d'une selle
de chameau, contre laquelle on s’adosse. Cette planche représente une coudée de
long.
Moussa Ibnou Talha (رضي
الله عنه) a dit, selon son père, que le prophète
(صلى الله عليه و سلم) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous mets
devant lui un obstacle d’une hauteur comparable à celle de la planche située
derrière la selle, qu’il prie et ne fasse pas attention à ceux qui marche
derrière. »
Le fait de s’approcher de sa sutra
fait parti de la sunna :
Selon Bilal (رضي
الله عنه), il dit : « Le prophète (صلى الله عليه و سلم) priait et il y avait entre lui et le mur vers lequel il priait la
distance équivalente à trois coudées. »
(Rapporté par Al Boukhari)
Selon Sahl Ibn Sa3d (رضي
الله عنه), il dit : « Il y avait entre l’endroit
où le prophète (صلى الله عليه و سلم) priait et le mur, la distance suffisante pour qu’une brebis passe. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
Pour rassembler les deux hadiths, on peut dire que lorsque le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était debout, la distance entre lui et le mur était de 3 coudées. Et
lorsqu’il était prosterné la distance était celle qui suffit à laisser passer
une brebis.
Concernant le fait de passer devant une personne qui prie sans sutra, les
savants ont dit que l'on doit voir l’endroit où le prieur pose son front, puis,
de cet endroit, mesurer la distance suffisante pour laisser passer une brebis.
Il est possible de passer au-delà de cette distance.
Et d'autres savants, comme Cheikh Al Albani, ont dit : « Tu passes
derrière l’endroit où il pose son front. »
Ce qui annule la prière de celui
qui n'a pas de sutra :
Celui qui n’a pas de sutra devant lui alors, si une femme, un âne ou un
chien noir passe devant lui, cela coupe sa prière.
‘Abdullah Ibn Sâmid (رضي
الله عنه) a dit selon son père Abi Dhar, que le
prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous se lève
pour prier, le protégera alors s’il a devant lui un obstacle d’une hauteur
semblable au dossier de la selle d’un chameau et s’il n’y a pas devant lui un
obstacle similaire au dossier de la selle d’un chameau, alors coupe sa prière,
l’âne, la femme, et le chien noir. »
Abdullah Ibn Sâmid demanda à Abu Dhar : « Ô Aba Dhar qu’en est-il du
chien noir ? Quelle est la différence entre le chien noir, rouge ou jaune ? »
Et il lui répondit : « J’ai posé cette même question au prophète (صلى الله عليه و سلم), et il m’a dit : « Le chien noir c'est le diable. » »
On pourait alors mentionner les hadith où le Prophète (صلى الله عليه و سلم) priait alors que Aïcha (رضي
الله عنها) était couchée devant lui. Les savants
ont dit que cela n'était pas un passage comme cela est mentionné dans le
hadith.
Celui qui prie sans sutra et que quelqu'un passe devant lui, la
récompense de sa prière sera diminuée.
L’interdiction de passer devant le
prieur :
Abi Juhayn (رضي
الله عنه) rapporte que le prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Si celui qui passe devant le prieur
savait le péché qu’il avait fait, il préférerait rester debout 40 plutôt que de
passer devant lui » (il ne sait plus si c'est 40 jours ou mois ou années) (rapporté
par Muslim et Al Boukhari)
Lorsqu’une personne met une sutra devant lui, qu’il ne laisse alors
personne passer devant lui et sa sutra.
Ibn ‘Abbas (رضي
الله عنه) a dit : « Un jour le prophète (صلى الله عليه و سلم) a prié et une brebis s’est avancée et a voulu passer devant lui. Il s’est
avancé vers le mur jusqu’à coller son ventre au mur et la brebis est passée
derrière lui. »
Abou Sa'id al Khudri (رضي
الله عنه) rapporte que le prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous prie,
qu’il ne laisse personne passer devant lui et qui l’en empêche autant qu’il
peut, s’il s’obstine alors qu’il le combatte, car il y a avec lui le diable »
(rapporté par Muslim)
L’obstacle de l’Imam est le même
pour ceux qui prient derrière lui :
Ibnou ‘Abbas (رضي
الله عنه) dit : « Je suis venu, je me suis
approché en étant sur ma monture (la femelle d’un âne) et je m’approchais à
cette époque-là de l'âge de la puberté, le prophète (صلى الله عليه و سلم) présidé la prière à Mina. Je suis passé devant le rang, puis je suis
descendu et j’ai envoyé mon ânesse afin qu’elle mange et qu’elle boive, et je
suis rentré dans le rang et personne ne m’a rien dit. »
(Rapporté par Muslim et Al Boukhari)
Il est passé devant les rangs personne ne lui a fait de reproche, donc
cela était quelque chose de connu et non une chose étrangère à cette époque.
C'est pourquoi les savants ont déduit que la soutra de l'imam était suffisant
pour ceux qui prient derrière lui.